Par Célia Bassery de la Librairie Page et Plume (Limoges).
Mortel ! Adèle en roman ! Avec ses inventions déjantées (le dévoreur à devoirs ou la télécommande pour contrôler les parents), Adèle considère que c’est « drôlement chouette d’être bizarre en vrai. » Et elle a raison !
On ne présente plus Adèle, future présidente de la galaxie. Nous l’offrir en roman, n’est-ce pas une merveilleuse occasion d’étendre son savoir mortel et son joyeux cynisme ?
Mr Tan – Pour un auteur, c’est génial de pouvoir explorer toute l’intériorité de son personnage. Adèle s’est déployée dans 17 premiers tomes à travers une succession de situations et de gags, elle est beaucoup dans l’action généralement, et le roman nous permet à présent de rentrer dans ses pensées, ses questionnements. On rencontre beaucoup de jeunes lecteurs qui adorent la série mais disent ne pas aimer la lecture. Pourtant, quand ils ont lu les 17 tomes, ils ont lu plus de 1300 pages. On espère, avec le roman, les aider à prendre confiance en leurs capacités de lecteur !
Adèle a toujours un bon mot, je suis sûre que le confinement l’a inspirée. Que pourrait-elle dire après cette période si étrange ?
Mr Tan – J’ai trouvé ce post-it sur mon bureau : « Le premier qui me parle de refaire des devoirs, des coloriages, la sieste ou le tri d’mes armoires, j’le désintègre, j’le broie, j’l’enterre dans le jardin, je le force à manger du steak de Pangolin ! » Adèle est une petite fille curieuse, elle veut explorer le monde, s’accomplir. Elle a hâte de vivre autre chose, comme nous tous !
L’an dernier, vous signiez un texte fort sur la condition des auteurs jeunesse. Vous le terminiez ainsi : « Dites à vos auteurs jeunesse que vous les aimez (…) prenez votre clavier, là, maintenant. » Alors Mr Tan, moi, libraire, je vous aime. Merci pour Adèle et pour vos romans. Et vous ? À qui souhaitez vous déclarer votre amour ?
Mr Tan – À vous ! Les libraires m’ont toujours soutenu, accompagné, même à travers des textes difficiles. Ils étaient là à nos côtés, dès les débuts de la série, pour porter cette vision différente de l’héroïne dont les enfants ont besoin. Je sais combien cette période est et va continuer d’être difficile pour beaucoup d’entre vous, mais la culture est le rempart à toutes les solitudes, on a besoin de passeurs pour relier les gens, les existences, et garder notre capacité d’empathie, de sensation et de compassion en mouvement. On a besoin de vous !
Interview à paraître dans le magazine Page des libraires ( numéro mai-juillet 2020).
En librairie le 10 juin : le tome 17 de la BD Mortelle Adèle
et l’agenda Mortelle Adèle 20-21 sera en librairie dès le 3 juin!