Antje Babendererde, traduit de l’allemand par Florence Quillet, illustration de couverture Nelson Gonçalves
En librairie le 27 avril 2022 – À partir de 14 ans
Le voyage initiatique de Jacob, à la recherche de ses origines cree, au cœur de la nature sauvage du Canada. Un roman de Antje Babendererde passionnée de l’autre, des questions d’identité et de culture.
Un adolescent en quête de ses origines
Jacob, se lance sur les traces de son père, dont il vient d’apprendre qu’il est issu des Premières Nations du Canada, et de culture cree. Mais arrivé à Moosonee, une ville dans le nord de l’Ontatrio où le garçon a vécu ses quatre premières années, Jacob découvre que son père n’est pas chez lui : il est parti chasser à quelques kilomètres de la ville. Le jeune homme décide de partir le rejoindre en motoneige. Mais il est abandonné au milieu d’une nature hostile par l’homme qui devait l’amener.
Une culture ancestrale
Jacob survit à peine au froid et à la faim quand il est férocement attaqué par un ours. Sauvé par Anak, un homme âgé qui l’accueille chez lui, Jacob y fait la connaissance de Kim, une autochtone hostile de prime abord. Mais peu à peu, Jacob et Kim se rapprochent tandis que la jeune fille le soigne et lui transmet les secrets de sa culture. L’arrivée de Jacob fait ressurgir des secrets enfouis.
Un roman qui transporte le lecteur dans un univers sauvage . Des thématiques chères à Antje Babendererde: l’identité, la quête des origines, la découverte d’une culture et le respect de l’autre, la protection des animaux et de l’environnement, dans les paysages fantastiques du Grand Nord.
Antje Babendererde a longtemps travaillé comme thérapeute dans le milieu psychiatrique. Depuis 1996, elle écrit et s’intéresse plus particulièrement aux cultures des autochtones d’Amérique du Nord. Pour ses recherches, elle s’est rendue dans des réserves aux États-Unis et au Canada, pour y rencontrer les Premières Nations. Elle vit avec son mari et ses deux enfants dans la Thuringe en Allemagne. Chez Bayard, elle a publié « Lune indienne ».
@Alexander Stertzik
Trois questions à Florence Quillet, traductrice
- En tant que traductrice qu’avez-vous apprécié dans l’univers d’Antje Babendererde ?
J’ai d’abord apprécié de retrouver les immensités du Canada où j’ai vécu 4 ans ! Certes c’était il y a longtemps, et à des centaines de kilomètres du Grand Nord, mais j’ai gardé le souvenir des températures extrêmes en hiver (il faisait jusqu’à moins 40° C!), des espaces infinis, et des forêts dans lesquelles il est toujours dangereux de s’aventurer tant il est facile de s’y perdre… Indépendamment de mes souvenirs personnels, j’ai admiré la multiplicité des thèmes abordés et la construction de ce roman dans lequel la fiction se nourrit à chaque page de descriptions cinématographiques,et de données historiques et culturelles très documentées. Dépaysement garanti ! Quant aux protagonistes, ils sont pour certains inspirés de personnages réels que l’autrice a rencontrés sur place, donc particulièrement authentiques et vivants.
- Avez-vous eu des difficultés particulières à retranscrire le texte original ?
J’ai toujours des difficultés à retranscrire l’original (!) et crois pouvoir dire que je m’interroge sur chaque phrase. Mais la langue de l’autrice est riche et variée, et surtout très fluide, ce qui est une excellente base de départ. Un des exemples sur lesquels j’ai buté: la répétition du mot neige, pour lequel il y a plusieurs équivalents en allemand… Par ailleurs, j’ai dû effectuer de nombreuses recherches pour retrouver l’orthographe francisée des termes algonquins et cree, et j’ai eu à accélérer certains passages, car le jeune lecteur allemand aime bien qu’on lui rappelle ce qui a déjà été dit, contrairement au public français, qui veut du rythme et de l’action !
Vous êtes-vous documentée sur la nation cree du Canada?
Beaucoup ! J’ai pris le train avec Jacob en vidéo, parcouru les rues de Moosonee sur « Google Maps », survolé Moose Factory, essayé de suivre Jacob dans la forêt – toujours sur « Google Maps » – et effectué de nombreuses recherches (ainsi que je le fais toujours). Mais surtout, interloquée par la violence des récits d’un des protagonistes, j’ai visionné – peu avant que le scandale des pensionnats autochtones ne soit révélé dans la presse – des témoignages bouleversants de survivants de ces écoles. Les faits terribles dénoncés par l’autrice confèrent une actualité brûlante à ce livre où se mêlent la fiction, l’aventure, le documentaire et le romanesque, le tout porté par deux héros aussi différents que possible mais semblables dans leurs aspirations, et appelés l’un et l’autre à choisir leur vie.
Professeure agrégée d’allemand, Florence Quillet a vécu à l’étranger, au Canada, Brésil et Singapour, et croisé des gens de toutes nationalités, de toutes cultures et de toutes religions tout en enseignant l’allemand. C’est en rencontrant en 2004 des éditrices du groupe Bayard, qu’elle a commencé à développer une activité de traductrice compatible avec son itinérance tout en lui permettant de rester en contact avec le jeune public, pour lequel elle a une tendresse particulière.