Florence Dutruc-Rosset , Juliette Barbanègre – Collection « Les contes qui guérissent »
À partir de 5 ans – En librairie le 16 février 2022
Prix Chronos de littérature 2023 dans la catégorie CE1/CE2
Une petite fille perd sa grand-mère tant aimée. Comment vivre ce deuil et célébrer malgré tout l’amour de la vie?
« Il était une fois une jeune fille nommée Capucine. Capucine vivait chez sa grand-mère, dans un petit village, au pied des montagnes. Sa grand-mère l’avait recueillie quand elle était bébé. Capucine l’appelait « Nonna » et l’aimait comme sa maman. Nonna lui avait appris à lire et à écrire, à couper du bois et à cuisiner… mais surtout, elle lui avait appris à aimer. Sa grand-mère lui avait donné tant d’amour qu’il avait été facile pour la petite fille de lui en donner autant en retour. Chaque jour, Capucine et sa grand-mère travaillaient ensemble dans le potager, au pied de la Montagne Sacrée. Et chaque soir, la petite fille et la grand-mère s’asseyaient au coin du feu. Puis Nonna racontait alors les plus beaux souvenirs de sa vie, et Capucine, ses plus grands rêves. Ainsi, les années passaient paisiblement. »
L’expérience du deuil
Mais Nonna tombe malade. Quand elle décède, Capucine est comme paralysée par le chagrin. Elle décide de lui porter son foulard, tout là-haut sur la Montagne Sacrée, où sans doute sa grand-mère repose… Commence alors pour la petite fille un chemin difficile fait d’obstacles, de moments de crainte et de découragement, mais aussi de rencontres qui progressivement la conduiront jusqu’à son but. C’est le chemin vers la résilience et l’acceptation du deuil, vers ce moment où elle sera capable d’entrevoir à nouveau la lumière et aimer la vie.
Les contes qui guérissent
Un texte tout en finesse de Florence Dutruc-Rosset ; servi par des illustrations généreuses et pleines de douceur de Juliette Barbanègre. Un sujet délicat, le deuil, très demandé par les parents.
Un second titre dans la collection « Les contes qui guérissent » initiée avec « La Princesse sans bouche ». Des
contes enrichis d’une double-page finale explicative sur la symbolique des personnages.
Florence Dutruc-Rosset a écrit une trentaine de livres jeunesse dont « La princesse sans bouche », « Le secret de l’arbre creux », des romans de la collection « C’est la vie Lulu », personnage du magazine « Astrapi » dont elle fut longtemps rédactrice en chef. Elle est aujourd’hui rédactrice en chef des magazines « Les Belles Histoires « et « Mes Premières Belles Histoires ». Elle vit en région parisienne.
Diplômée de l’école Émile Cohl de Lyon, Juliette Barbanègre travaille pour l’édition jeunesse et pour la presse jeunesse et adulte. À travers des thèmes oniriques et fantasmagoriques, elle aime retranscrire des atmosphères à la fois poétiques et inquiétantes. Elle a notamment publié « Le gros mouton noir » chez Albin Michel Jeunesse et « Histoire du Pommier qui rêvait d’être un sapin » au Seuil Jeunesse. Elle vit à Nantes.
Interview exclusive de Florence Dutruc-Rosset
Peut-on parler de la mort et du deuil aux enfants sans les choquer ?
La mort fait partie de la vie, et c’est peut-être même ce qui en fait le prix. C’est cette notion de finitude qui nous pousse à nous poser des questions existentielles sur le sens de notre vie. Les enfants aussi cherchent des réponses et posent beaucoup de questions existentielles, notamment sur la mort. Hélas, nous ne savons pas toujours comment leur répondre, notamment parce que nous avons peur de les choquer…
J’ai écrit ce conte, « Le châle de Nonna », pour qu’à travers l’histoire d’une petite fille qui perd sa grand-mère, la discussion puisse s’amorcer. L’enfant osera alors poser ses questions et les adultes pourront plus facilement y répondre en s’appuyant sur l’histoire.
Ce conte est aussi un support pour les enfants qui sont confrontés à la perte d’un être cher, que ce soit un grand-parent, un parent, un frère, une sœur, un ami… Mon souhait le plus cher est que ce livre puisse les aider à comprendre que les émotions douloureuses qu’ils ressentent sont normales et que leur chemin de deuil se fera petit à petit, jusqu’à ce qu’ils retrouvent la paix. Que l’amour est plus fort que la mort et que la personne tant aimée restera dans leur cœur pour toujours.
Pour aider les adultes à parler à un enfant dans le chagrin, j’explique, à la fin du livre, la symbolique des personnages du conte, et à travers ce décryptage écrit avec des mots très simples, ce qu’est la mort et comment faire le chemin du deuil. Les parents peuvent s’en inspirer, sachant que le plus important, ce sont évidemment les mots du cœur de ceux qui aiment l’enfant et l’accompagnent dans cette épreuve.
Quelle est la particularité de la collection « Les contes qui guérissent » ?
« Le châle de Nonna » est le deuxième conte de cette collection. Après « La princesse sans bouche » qui traitait des violences sexuelles faites aux enfants, « Le châle de Nonna » se penche sur le deuil. Avec mon éditrice, Marie-Claude Réau, nous avons voulu élaborer une collection qui ose parler des souffrances humaines qui touchent aussi les enfants. Et ce, dans un but bien précis : ne pas nier la douleur psychologique des enfants pour mieux leur redonner de l’espoir. J’ai voulu leur montrer que, quelles que soient les grandes difficultés que certains traversent, il y a toujours un chemin vers la guérison et la paix intérieure. Les humains, petits et grands, ont une force immense pour dépasser les épreuves et il y a très souvent autour d’eux des personnes bienveillantes prêtes à les aider.
Qu’apporte pour vous l’illustration ?
Le principe du conte, c’est de raconter une histoire avec des images symboliques fortes. Ce sont ces images qui parlent à l’inconscient des lecteurs. Juliette Barbanègre, l’illustratrice, les a interprétées de manière très personnelle et très poétique. L’enfant à qui on lit l’histoire est tout d’abord attiré par les illustrations : elles constituent un langage à part entière. Les magnifiques images de Juliette accompagnent subtilement les mots que l’enfant découvrent et cela décuple, à mon avis, la puissance des messages de l’histoire.
Janvier 2022