À partir de 12 ans – en librairie le 6 octobre 2021
Porcelâme, la voix du Kirin est le premier tome d’une trilogie de fantasy , qui se déroule dans le Japon ancien. Hélène Pasquet, directrice éditoriale et Célia Flaux , auteure, nous dévoilent les secrets de la création de cette trilogie foisonnante lors d’une interview menée par Emma Baudelet, de la librairie Le divan perché, Paris 15e.
Célia Flaux a imaginé un univers fascinant qui, au travers d’intrigues amoureuses et de complots politiques, traitent de grandes questions du bien et du mal, et aussi de l’acceptation de soi.
Emma Baudelet: Comment s’est mise en place la collaboration avec Bayard et Célia Flaux?
Hélène Pasquet: Bayard a une longue et belle histoire avec la fantasy avec des grandes séries comme Eragon et nous sommes toujours à la recherche de nouveaux univers imaginaires porteurs de questionnements, d’émerveillements, et aussi d’un message d’anticipation pour les enfants et les ados . Pour Porcelâme, la porte d’entrée a été l’émerveillement. Bayard recevait régulièrement des stagiaires de 3e à qui nous faisions lire des manuscrits que nous recevions , et un jour, nous avons confié le manuscrit de Porcelâme que nous n’avions pas encore lu, à un groupe de jeunes de 3e et ce manuscrit a déclenché un enthousiasme immédiat dans le groupe. Évidemment , on s’est empressé de le lire et faire lire à notre comité de lecture , et nous avons également été emballés par cette histoire. Célia Flaux a imaginé un univers fascinant qui, au travers d’intrigues amoureuses et de complots politiques, traitent de grandes questions du bien et du mal, et aussi de l’acceptation de soi.
Pourquoi avoir choisi cette période , ce pays pour l’intrigue du roman?
Célia Flaux: Effectivement, le Japon médiéval et notamment la période Sengoku, c’est une période de grands seigneurs qui s’affrontent pour gagner plus de territoires et de pouvoirs politiques, et pour moi c’était l’opportunité de créer dans le roman des tensions et des conflits à plusieurs niveaux, puisque c’est à la fois des combats individuels, des conflits familiaux, des grandes batailles, mais aussi des luttes politiques et la confrontation entre plein de valeurs et d’idées, qui sont portées par les différents personnages et les différents clans. Je trouve que c’est une période extrêmement inspirante qui permet d’introduire des conflits à la fois à l’échelle personnelle et à l’échelle de grandes batailles militaires.
Qu’est ce qui vous a inspirée? Avez-vous fait des recherches sur le Japon historique , comment avez-vous créé votre intrigue?
Je me suis basée sur l’intérêt que je porte au Japon, depuis très longtemps, je suis fan de grands romans comme La pierre et le sabre du célèbre Eiji Yoshikawa. Je vais beaucoup au musée Guimet quand j’ai la chance de venir à Paris. Il y a des collections magnifiques qui m’inspirent beaucoup, je lis des mangas… C’est déjà ma culture générale de base, que j’ai creusée au fur et à mesure pour créer cet univers. Après, il faut se dire que c’est de la fantasy et de la pure fiction, ce n’est pas un roman historique.
Il y a plusieurs personnages principaux qui gravitent autour de l’intrigue du roman. Chacun est obligé de dissimuler son identité et au fur et à mesure du roman, ils vont devoir s’accepter. En quoi cette remise en question est-elle nécessaire pour vos personnages et pour vous?
Pour moi, ce sont des questions universelles: qui suis-je? Qu’est-ce que je veux faire, comment vais-je trouver ma place dans la société? Ce sont des questions qui m’ont énormément marquée quand j’avais une quinzaine d’année et finalement, en montrant comment les personnages vont se chercher , s’affronter, se remettre en question, vont défendre les valeurs qui leur sont chères, j’espère que ça permettra à nos lecteurs de réfléchir aux mêmes questions par procuration. Personnellement j’essaie d’écrire pour celle que j’étais à quinze ans. J’ai essayé de chercher des outils , des romans, des histoires, tout ce qui pouvait m’aider à trouver ma place dans une société parfois hostile et je fais en sorte que mes romans essaient d’apporter des réponses à celle que j’étais. Je voudrais que lorsqu’un lecteur lit un de mes romans, lorsqu’il referme la dernière page , il ne soit plus tout à fait le même que lorsqu’il a commencé à lire. Ce dont je suis sûre c’est que moi, lorsque je finis d’écrire un roman, je ne suis plus tout à fait la même que lorsque j’ai commencé.
photo @Cecile G.Cortes – Juin 2021
Célia Flaux écrit des romans, des nouvelles et des contes, qui se déroulent dans des mondes imaginaires plus ou
moins proches du notre. Elle s’adresse souvent aux adolescents et aux jeunes adultes, car c’est l’âge où chacun cherche sa place. Elle vit parfois à Poitiers, parfois dans les nuages. Entre deux histoires, elle plie des origamis, qu’elle offre à ses lecteurs en dédicace. Elle travaille ses textes sur le forum cocyclics et son agente, Roxane Edouard, l’accompagne tout au long de ses aventures littéraires.