Avec « Quand vient l’orage » Marie-Hélène Delval marque son retour à la littérature pour adolescents, et son goût pour le fantastique. On y trouve une légende, du suspense, des sentiments forts. Traductrice de l’anglais (L’Epouvanteur, La cabane magique), elle a publié au printemps 2014, le dernier épisode de sa série à succès « Les dragons de Nalsara » (20 tomes). Avec ce nouveau roman, elle quitte les rivages de la fantasy pour aborder ceux de la littérature fantastique.
« Les chats » votre précédent roman (prescrit sur la liste des livres recommandés par l’Éducation nationale) est une introduction au fantastique. C’est un genre qui vous fascine. Pourquoi?
Parce que le fantastique est le genre métaphysique par excellence ! Ses thèmes récurrents – même traités de façon « divertissante » comme dans la collection Chair de Poule, par exemple – tournent tous autour des relations entre la vie et la mort, le bien et le mal, l’amour et le désamour. Ce sont les grandes questions qui nous touchent tous, à tous les âges de notre vie . Dans le fantastique, on flirte autant avec nos peurs et nos angoisses qu’avec nos envies de forcer les frontières du possible. D’ailleurs, l’univers est si vaste et si rempli de mystères . Comme le pense Antoine, le héros de Quand vient l’orage : « qu’y a-t-il d’impossible à ce qu’une jeune fille resurgisse du passé ? N’existe-t-il pas des étoiles mortes dont la lumière nous parvient encore ? »
Dans ce roman, c’est la force de l’imagination qui prime. On ne sait plus quelle est la part du rêve de celle de la réalité. On pourrait parler d’un roman d’ambiances… Quelle sont ces ambiances qui vous ont inspirées?
La mémoire de l’enfance – et la mémoire tout court – joue toujours un rôle très important dans mon inspiration. Mais ça, c’est un point commun à tous les auteurs . En écrivant ce texte me sont revenus pêle-mêle des impressions de marche sur un chemin sablonneux dans l’odeur des pins et ma fascination pour les ruines d’un château alors que j’avais 6-7 ans, le souvenir d’un conte qui m’émouvait particulièrement quand j’étais toute jeune lectrice, mes émotions d’adolescente en plein chagrin d’amour ou de maman inquiète pour ses enfants.
L’imaginaire se nourrit de ces multiples ressentis.
Il y a également tous les ingrédients de la littérature romantique, ce qui va de pair avec le fantastique. Est-ce également un genre qui vous attire?
Oui, j’ai toujours aimé les contes et légendes, où l’on trouve transposés en images fantastiques les « grands sentiments », les mystères, les émotions, les aspirations communes à tous les humains.
Pourquoi ce choix d’un roman pour adolescents après une longue période d’écriture de la série « Les dragons de Nalsara », qui s’adresse à un public plus jeune (à partir de 8 ans)?
Ce n’est pas vraiment un choix. Simplement, certains sujets s’imposent sous une certaine forme, avec un certain type de personnages et de scénario, ce qui les destine à tel ou tel âge de public. Mais c’est vrai qu’au sortir de ces sept années passées en compagnie de mes dragons, j’ai eu envie de retrouver une autre « liberté d’écriture » en m’adressant à des lecteurs plus « confirmés ».
Quels sont vos projets littéraires?
D’abord, terminer la traduction du 13ème épisode de la série « l’Épouvanteur » ! Après quoi, je songe à une nouvelle série, très différente des « dragons de Nalsara », bien que pour la même tranche d’âge. Ce sera du fantastique, bien sûr ! Mais plus ancré dans le quotidien. Sans doute une exploration du monde fascinant des cauchemars…
Septembre 2015